Yeshé Tsogyal

On trouve les premières références à Yéshé Tosgyal au treizième siècle puis dans la fameuse biographie de Drimed Kunga Nyingpo, datant du quatorzième siècle et dans une autre du dix-septième siècle. Les mentions de Yéshé Tsogyal dans les textes historiques sont tellement brèves que les avis sont partagés entre un personnage entièrement fictif ou vraiment historique.

Pour la tradition Nyingmapa, Yéshé Tsogyal ("Victorieux océan de sagesse") est un personnage central à bien des égards. Elle fait partie des 25 grands disciples de Padmasambhava et est assimilée à Tara. En outre, c'est elle qui, après les avoir dispersé avec Padmasambhava, révèle en rêve ou en vision les termas aux tertöns. Yéshé Tsogyal consigna dans la langue des dakinis les enseignements tantriques qu'elle reçut de Gourou Rinpoché. Elle écrivit également le Bardo Thödol, composé par Padmasambhava.

Yéshé Tsogyal serait née au centre du Tibet, en 757 ou 777, dans une famille princière. A sa naissance, un mantra résonna et un lac apparut miraculeusement. Sa jeunesse fut difficile, elle fut violée par son premier prétendant et jetée dans le harem du roi car elle refusait le mariage, préférant la méditation. Le roi Trisong Detsen la prit comme épouse ou concubine puis l'offrit à Padmasambhava qui la libéra. Elle devint son disciple puis son épouse mystique et héritier spirituel. Possédant une mémoire phénoménale, elle a pu mémoriser des textes entiers comme le Khandro Nyingthik

En 795, après le départ de Padmasambhava du Tibet, elle se retira au Népal avec celui qu'elle choisit pour époux, Atsara Sahl. De 796 à 805, elle entra en retraite méditative, vivant en ermite, souvent seule compte tenu des rigueurs du climat que son époux ne supportait pas. Elle atteignit, dans la grotte de Nering Senge, la bouddhéité et, à sa mort, ne laissa aucune trace de son corps.